• Le cagibi-2-

      

    Le cagibi-2-

    Ce n'est pas le cagibi de l'histoire:

    Il est juste là pour  vous donner une idée de ce que peut être un cagibi

    dans les anciens immeubles de Paris. 

     

    Son cagibi sous les escaliers

     

    Dans les années Cinquante, soixante, les gardiens d'immeubles se définissaient par un autre nom moins pompeux qui fut longtemps employé: ces gardiens étaient couramment appelés «des concierges». Donc la jeune femme était concierge au 57 Rue du faubourg-Saint-Denis: dans le 10 ème arrondissement de Paris. Elle avait fui son mari très violent sous l'empire de l'alcool; mais rien ne lui garantissait qu'il ne les chercha pas encore dans tout Paris et qu'il n'avait pas été se plaindre auprès des gendarmes? Elle savait qu'il aimait sa fille et que jamais, s'il avait su son projet à temps, il les aurait laissé partir sans empêcher sa femme de fuir avec la petite. Ce ne se serait pas passée sans qu'il y ait un drame! Ayant réussit son coup en prenant d'énormes précautions pour ne pas se faire repérer et en faisant bien attention de ne pas être suivit, elle avait trouvé refuge dans un de ces hôtel miteux ou l'on ne demande pas ou presque pas de papier et ou l'on ne s'intéresse guère à la vie d'autrui: C'était une chance pour elle qui s'était bien gardé de révéler qu'elle était avec une enfant de 9 ans. Une fois les formalités remplies, elle avait prit soins de faire entrer la fillette par une entrée dérobée, non sans avoir prit le temps de se restaurer, elle et la petite, dans un troquet du coin. Le matin, elle avait repris son travail comme-ci de rien n'était, en ayant pris soin d'acheter des croissants et des pains au chocolat pour quand sa fille se réveillerait. Comme convenu, elle avait donné la clef de la chambre aux filles de joie qui s'occupaient d'Elisabeth entre deux passes. Elles avaient pour consigne de lui donner à manger, de lui procurer des revues pour enfants, et de faire attention qu'aucun homme ne vienne se renseigner sur elle et sur sa gamine. Les prostituées s'étaient prises de sympathie pour la mère et la petite qui n'était pas difficile à vivre: elles lui apportaient des bombons, s'assuraient que la petite Elisabeth avait mangé à sa faim et lui avaient même apporté un tourne disque avec des 45 tours pour la distraire en lui recommandant de ne pas le mettre trop fort pour ne pas donner la puce à l'oreille au propriétaire; mais prenaient garde que la porte de la chambre louée au mois soit bien fermée. Personne ne devait savoir, en dehors d'elles et de sa maman, qu'il y avait une petite fille dans cette chambre: Pour l'école, il n'en était pas question tant qu'elle n'aurait pas une adresse fixe. Elisabeth restait donc cloîtrée des journées entières et ne sortait que le soir pour aller se restaurer avec sa mère dans un petit restaurant du coin pas trop cher, mais quand même assez éloigné de l'hôtel ou elles résidaient momentanément.

    Pour en revenir à notre histoire, Geneviève, forte d'avoir enfin trouvé cette loge de conciergerie pour elle et sa fille, remercia ses sœurs de galère et plia vite bagage sans qu'il ne se soit rien passé de fâcheux: aucun suivit de la part de la police ni même de son mari.

    Après avoir démissionné du salon ou elle travaillait depuis un bon bout de temps, elle et la petite Elisabeth emménagèrent dans cette loge bien suffisante pour elle deux. La loge, au paravent tenue par un vieux monsieur qui était décédé, n'avait pas beaucoup de meubles et le peut qui pouvait encore servir était en bien mauvais état. Ce n'était pas possible de les garder! Et puis, il n'y avait pas de lit pour Elisabeth et le lit d'une place qui était plutôt un lit pliant qu'un vrai lit, semblait miteux dans tout les sens du terme. Il fallait qu'elle trouve une solution et tout de suite. Elle avait remarqué le marchant de meuble mitoyen avec le marchant de literie: tous les deux attenant par l'arrière boutique, à l'arrière cour de la loge de conciergerie.

    Pour en revenir à l'histoire qui nous occupe, il y avait: mitoyen à la boulangerie, un marchant de papier peint qui faisait aussi marchant de couleur sur le côté gauche de la cour et, sur l'autre côté, un marchant de meuble mitoyen au marchant de literie. Les commerçants avaient, avec complaisance, fait crédit à la jeune femme qui venait de s'installer avec sa petite fille. Tous les meubles et literie dont elles avaient besoin afin de vivre décemment, avaient été livrés montés placés à l'endroit désigné par la jeune femme. Elle les avait obtenu par ces gens charmants qui avaient tous mi la main à la patte, si l'on puis dire. Enfin dans des meubles décent, des literies neuves, et de la vaisselle convenable obtenue aussi à crédit, et qui avait été mise à la disposition de Geneviève par ce couple sympathique de quincailliers! Geneviève exultait et se voyait repartie sur des bonnes bases, loin de son ivrogne de mari, de d'une mère tyrannique, d'un père passif, et d'un beau père pire que son mari! Elle prit le temps de s'installer avec goût, et rangea sa vaisselle toute neuve dans son buffet tout neuf, lui aussi. La conciergerie comprenait une salle principale ou le tableau électrique qui commandait tout ce dont elle était responsable se trouvait. La conciergerie comprenait une alcôve ou elle avait choisi d'y mettre son lit de deux places pour être à son aise. Sur le côté de l'alcôve, il y avait une sorte de petite pièce assez grande pour servir de cuisine et ou elle y avait placé le buffet que le marchand de meuble lui avait livré. La table de la salle à manger avec ses quatre chaises se trouvait dans la pièce principale, pas loin de la porte de la conciergerie et en face du tableau électrique. Il avait fallu trouver une place pour le lit d'Elisabeth? Il n'y avait qu'une solution: un lit secrétaire qui s'ouvrait au moment de se coucher. C'était très bien car la place, une fois la grande table de la sale à manger et les chaises en place, ne pouvait plus que contenir ce meuble. Tout avait été organisé par les locataires complaisants qui, la sachant veuve avec une petite fille, étaient venus de leur plein grès, aider en même temps que les commerçants, Geneviève. Satisfaite de ce retour de situation, jubilait. la jeune femme se sentait bien et sa petit Elisabeth était ravit de son beau lit secrétaire. Geneviève se sentait à l'abri. De cette façon, elle pouvait garder sa fille, s'occuper d'elle à temps plein quand il n'y avait pas d'école. Les établissements scolaires étaient moins regardants en ces années d'après guerre et Geneviève avait pu inscrite sa fille sans problème, mentionnant son veuvage récent.

     

     N.GHIS.

    Texte revisité et complété le 19 août 2016

     

    Photo de La main et la plume.

     

    L'histoire est longue: Je l'ai relu plusieurs fois

    et si vous trouvez quelques fautes de frappe ou d'étourderie,

    ne m'en tenez pas rigueur: les coquilles sont bien involontaires de ma part,

    Aucun comité de lecture n'est venu pour me lire.

    Soyez indulgents pour les fautes oubliées ici et là. Merci à vous.

     

     

    Mon petit coin sous les escaliers

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  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Août 2016 à 18:14

    bonsoir gigi quelle histoire ça vous prend au tripe quand on la lit , qu elle courage avait cette femme ça devait etre dur pour cette fillette bonne soirée gigi gros bisous elyci

    2
    Vendredi 26 Août 2016 à 09:42

    bonne journée ma gigi j attend la suite de cette histoire bonne journée je te fais plein de gros bisous elyci

    gif fleur

      • Vendredi 26 Août 2016 à 10:19

        Merci d'être venu me lire ce matin. L'histoire te plaît alors? J'en suis heureuse si j'arrive à captiver les personnes qui viennent me lire: c'est que ce n'est pas tout à fait nul! LOL!

         Il y a encore deux pages à lire pour finir cette nouvelle et, je ne te le cache plus: c'est une histoire vécu. Je ne t'en dis pas plus et te laisse découvrir la fin de l’histoire qui n'est qu'un intermède dans la vie d'Elisabeth...  Je suis heureuse de te connaître comme amie et aussi de voir que tu deviens une habituée de mes blogs. Tu ne peux pas savoir ce que ça me fait au cœur de voir que j'ai des personnes comme toi qui s'intéresse à ce que j'écris! C'es pour moi la plus belle des récompenses. Amitié et sympathie, Ghislaine.

    3
    Jeudi 8 Septembre 2016 à 16:45

    Bonjour chère Ghislaine j aime beaucoup venir chez toi pour lire,tu a un sublime univers que j adore,je te souhaite une bonne soirée...gros bisous..Pascal

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