• Le vieux saule N° 2

     

    Le vieux saule pleureur

    (Suite de l'histoire)



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    Par un tour de passe-passe magistral qui ne peut relever que de la pure magie, les gnomes firent disparaître, côté rivière, le mur et le transformèrent en chutes et cascades naturelles qui se déversèrent en un débit régulier vers son lieu habituel: c'est à dire, dans le lit presque à sec de leur chère rivière; mais le clou du spectacle, c’est que le barrage, au regard des humains, existait toujours du côté lac, ce qui n’empêchait nullement l'eau miraculeuse, du côté qui intéressait les gnomes, de remplir son office. Elle jaillissait de partout! Les cascades et les chutes majestueuses se jetaient allègrement dans le lit qui avait toujours été le siens. La rivière se mit à enfler et à reprendre son débit normal. heureuse d'avoir retrouvé sa liberté, elle se remit à serpenter joyeusement à travers la campagne, abreuvant, au passage, de son eau pur et fraîche, la végétation qui reverdissait à vu d’œil. Tous les animaux, qui avaient grande soif, accouraient de tous côtés afin se réhydrater. Les poissons retenu, eux aussi par le vilain barrage, frétillaient de contentement en dévalant les hautes chutes pour plonger dans l’eau déjà bien profonde qui leurs était nécessaire pour survivre. Ce n'est pas qu'ils étaient mal dans le barrage; mais ils ne pouvais se reproduire puisque leur lieu de ponte n'était plus accessible. En admirant ce spectacle, les gnomes, eux même, en avaient la larme à l’œil: ce qui ne leurs était pas coutumier et, forcément, sans savoir ce qui se passait réellement, eux aussi avaient commencé à souffrir du manque d’eau! Leur petits corps de gnomes s’affaiblissait, diminuant ainsi leur pouvoir. Ils n’échappaient pas à la règle! Ils leurs fallait de l’eau pour vivre! Ils étaient nés de la magie qu’offre une végétation en pleine santé! C’est pour cette raison qu’ils étaient, sans exception, tous verts. A cause du manque d’eau ils devenaient sans force et s’étiolaient, se rabougrissaient de plus en plus. Leur teint devenait terreux. Ils n’étaient déjà pas beaux; mais alors là, c’était le bouquet! Il étaient pitoyables et ne faisaient plus peur aux égarés qui, avant, dans les bois, se sauvaient à toutes jambes lorsqu’ils rencontraient un de ces petits hommes tout verts.

    Les gnomes avaient fait du bon travail et l’eau était justement partagée sans que les humains ne s’en aperçoivent. Ils se mirent tous ensemble à boire, à boire jusqu’à plus soif. Lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin, ils avaient doublé de volume et retrouvé tout leur aplomb et leur teint verdâtre. Après s’être bien désaltéré, les gnomes ne s’arrêtèrent pas en si bon chemin. Ils décidèrent de faire disparaître les routes qu’avaient construis, sans leur permission, les hommes. Par la même occasion, ils firent en sorte que ceux-ci ne puissent plus exploiter la forêt pour leurs propres intérêts. A partir de ce jour, des ronces géantes les empêcheraient de se frayer un passage et si les bûcherons essayaient de s’en débarrasser, il en pousserait d’autres instantanément. Les gnomes firent aux humains un sale tour de plus et à vie, ce qui laissait entendre que leurs outils et machines ne leurs obéiraient plus s'ils dépassaient les bornes.

    C'est ainsi que lorsqu’un bûcheron, plus malin que les autres, essaya de pénétrer dans les bois, sa tronçonneuse ne voulu pas démarrer. L’arbre à couper devenait dur comme l’acier, rendant la coupe impossible. Le bûcheron, dépité, s’en retournerait bredouille avec sa chaîne de tronçonneuse cassée. De plus, il avait bien plus de mal à retrouver son chemin. quand à ressortir de cet enchevêtrement de ronces qui lui barreraient le passage...

    Le petit monde enchanté des forêts et bois avoisinants étaient pris de fou rire en se régalant du spectacle qu’offrait à leurs yeux malicieux ces idiots de bipèdes en train de ce démener pour essayer de se frayer un passage. Et ça se prenait dans les ronces, juraient, insultaient toute la flore qui ne se laissait plus malmener. Ca rouspétait à tout va! Presque tous rentraient chez eux en haillons, les pantalons tout déchirés et se faisaient houspiller par leurs épouses mécontentes à cause du surplus de travail journalier occasionné par ces maudites ronces qui ne voulaient pas laisser le passage pas plus que les outils et machines qui, eux aussi, s'étaient joints à la farce. Les bons hommes étaient dégoûtés et furieux. Ils parlaient de la fôret et des bois comme étant des endroits devenus maudits sans qu'ils en connaissent la raison?... Les pauvres bougres n'avaient toujours pas compris leur erreurs et c'était bien triste!

    Comprenant que les hommes n'étaient pas prêt de changer de mentalité, le chef des gnomes décida, et ce, pour l’éternité, que les hommes malveillants n’auraient plus accès à la forêt ni aux bois tant qu’il ne changeraient pas de mentalité entraînant normalement un changement de comportement. D'un commun accords, les gnomes décidèrent que seuls les amoureux de la nature aurait l‘entrée libre dans leur monde. Les destructeurs, les profiteurs seraient bannis à jamais de ce lieu qui représentait, à lui tout seul, une partie importante d’un écho système complet et ce n'était qu'un petit exemple de ce qui devrait se passer dans le monde si l'on voulait conserver notre planète intacte pour les générations à venir et c'est de cet avenir dont la planète dépendait aujourd'hui...

    En un clin d’œil, les arbustes, les fougères, les ronces: surtout les ronces, envahirent tous les passages. Elles se firent très grosses et s’entremêlèrent sur les chemins: là où il n’y avait plus que clairières et routes goudronnées. Il n’existait plus aucun moyen de pénétrer dans cette superbe forêt qui devait restée telle qu’elle était à l'origine de la naissance du monde. Pour les bois qui entouraient les hameau et les villages, c’était la même chose: ils avaient repris une apparence des premiers temps lorsque la végétation était, avant les transformations, luxuriante. Aux hommes de trouver d'autres idées pour avancer et progresser...

    Les gnomes, heureux des bons tours qu’ils venaient de jouer aux humains et pour la première fois de leur vie, fiers comme des pans d’avoir redonné sa beauté d’antan à leur territoire, s’en retournèrent tout joyeux et même en chantant, rendre visite aux fées qui les attendaient avec l’autre partie du trésor promis s'ils avaient pu retourner la situation pour le bien de tous.

    Ils trouvère celles-ci bien tristes car rien ne s’était produit depuis leur départ. Notre saule, à force de pleurer toutes les larmes de son corps, avait maigri. Petit à petit, ses forces l’avaient abandonné. Il se laissait dépérir et il ne lui restait plus que son écorce qui commençait à se craqueler de partout. En voyant le tableau qui s’offrait à leurs yeux, les gnomes se mirent à rire de bon cœur tout en expliquant qu’il fallait laisser le temps à l’eau de revenir. La source était quand même loin en amont! On ne s’entendait plus, tellement tout le monde parlait en même temps. Le chef de gnomes fît taire ses sujets afin de pouvoir en placer une. Les fées et les elfes en firent autant et les lutins comme les farfadets suivirent l’exemple. Le chef des gnomes se racla la gorge et il put ainsi expliquer le bon tour que ses sujets et lui, venaient de jouer aux humains, laissant le barrage intacte de leur côté et transformé en chute et cascade du côté de leur chère forêt. Ils expliquèrent aux fées, lutins et farfadets qu’ils avaient fait disparaître les routes et les clairières, par magie, ils avaient reconstitué les espaces vides de nouveaux arbres déjà à maturité, fait revenir les ronces et toute la végétation présente en ces endroits avant que l’homme ne passe par là et ne dévaste tout. A partir de ce jour, seuls les amoureux de la nature auraient le droit de pénétrer dans leur forêt. Les autres, les destructeurs d’environnement ne pourraient plus jamais apercevoir ni la rivière, ni les routes qu’ils avaient construites et qui, petit à petit, se détruiraient d'elles-même par manque d'entretient.

    Plus aucun arbre ne pourrait être abattu pour leur usage personnel et lorsqu’ils regarderaient du côté de la forêt, ils ne verraient plus que l'illusion d'une magnifique forêt devenue infranchissable pour eux. Le mirage serait parfait et comme tôt ou tard la chose devrait se produire, ils seraient tout étonnés de voir le niveau du barrage baisser sans en comprendre les raisons puisque tout, pour eux, semblait, en apparence, normal.

    Pendant que fées, lutins, farfadets et gnomes discutaient, l’eau commença à faire entendre de petits gargouillis entre les pierres du lit asséché. Les petits clapotis se mêlèrent aux gargouillis, ce qui rendit le son plus distinct à leurs oreilles. On entendait plus une seule mouche voler. Le chant de l’eau valait bien son pesant d’or et chacun d’écouter son agréable bruit. Les poissons bondissaient hors de l’eau pour y retomber aussi sec. Des cris de joie résonnèrent partout dans la forêt enchantée. Les grosses racines de Maître Saule qui s’étaient déterrées pour entraîner notre vieil arbre ailleurs, se mirent à boire tout leur saoul pour retrouver, elles aussi, leur taille d’avant la sécheresse. Les petits animaux se pressaient les uns contre les autres pour avoir accès à l’eau. Le vieux saule, sentant la vie revenir dans ses veines, se mit à rire de son bon gros rire de saule: ce qui fît tout trembler aux alentours. Enfin ils avaient retrouvé la joie de vivre! Tout reverdissait à vue d’œil et tout le monde faisait la fête. Notre vieux saule pleureur promit de ne plus pleurer que pour des événements heureux. Les gnomes reçurent la récompense promise pour leur bons et loyaux service; mais pris d’une soudaine générosité, ils décidèrent de refuser le reste du trésor, estimant qu’ils avaient largement été payé de retour en s’apercevant que tout en ayant sauvé leurs camarades du désastre, ils s’étaient sauvé eux même d’une mort certainement affreuse et lente. Les petits hommes de la forêt ainsi que toutes les fées décidèrent d'un commun accords de ne plus rentrer en discorde et de fraterniser afin de s'entraider. Le vieux saule leurs fît une promesse solennelle:

    -"Je suis le bon vieux grand saule pleureur de ce coin de paradis et à ce titre, je vous promets de toujours vous protéger aussi longtemps que Dieu me prêtera vie. Avec votre aide, nous leurs tiendrons tête à ces humains dépourvus de sensibilité! Si nous protégeons bien notre domaine, nul ne viendra plus le dévaster, ne serait-ce qu'un petit bout de lopin de cette partie de la foret! Nous veillerons les uns sur les autres à jamais! Merci mes amis pour avoir fait renaître notre rivière!"...

    Le vieux saule pleureur : page -2-

    La Rose De Janvier : Texte écrit en 2009

     

    Ce conte, sans prétention aucune, ne mérite t-il pas, sans nul doute,

    une profonde réflexion sur l'état de notre planète?...

    Le vieux saule pleureur : page -2-

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 17 Septembre 2016 à 18:33

    Bonsoir ma chère Ghislaine,

    Me voici sur ton blog de contes et nouvelles, j'adore aussi la présentation.Mais tous tes blogs sont superbes ma douce amie ! smile cool

    J'ai eu envie de lire ce conte, tu écris tellement bien ! C'est agréable de se plonger dans cette histoire.Je suis de ton avis sur ta dernière phrase : ce conte mérite en effet une grande réflexion sur notre planète que pas mal de gens ne respectent pas, salissent à tout va et s'en moquent royalement alors qu'ils feraient mieux de tout faire pour que notre chère Terre conserve sa beauté et son éclat erf Tant de mépris et de j'm'en foutisme me met hors de moi ! Heureusement que l'on peut s'évader à travers les blogs, écrire et rêver, car la réalité est tellement morose et imparfaite ! La faute aux humains, pas aux animaux.

    Bonne soirée ma Ghislaine.

    Gros bisous de Florence      

      • Dimanche 18 Septembre 2016 à 10:17

        Bonjour Florence,

        Je vois que ce conte t'a plus et que tu t'es régalé en le lisant. Merci pour ton compliment. Je suis heureuse que mes écrits trouvent un écho dans le cœur de ceux et celles qui aiment la nature! Parfois, je me demande où je vais chercher toutes mes idées? C'est au moment où j'écris qu'elles se pressent dans mon esprit et les phrases s'organisent toutes seules pour venir se perdre sous ma plume virtuelle. LOL! Ce matin, avant toute chose, je passe chez toi car après, je ne trouve plus le temps et je suis fatiguée en fin de journée. gros bisous ma puce et à plus tard. Ghis.

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