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    Mon seul noël d'enfant 

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    Première partie

     

    Je ne veux me souvenir que des meilleurs moments de tendresse et de complicité que j'ai connu avec mon père. Mes souvenirs remontent loin dans ma petite enfance et je peux vous assurer qu'entre quatre et cinq ans, on se souviens très nettement des scènes de violences qui duraient souvent jusqu'à ce que nous arrivions à nous enfuir de la maison ou bien, appeler "Police secours" quand ce n'était pas le voisinage qui s'en chargeait pour nous...

    Il y a eu des moments d'accalmie et ces moments là, auprès de mes parents qui, pour une fois, étaient calmes, n'étaient pas si nombreux. Je n'en connaissais pas les raisons; mais pourtant, ils étaient si précieux à mon cœur de petite fille! Ils n'étaient pas coutumiers car papa n'était pas démonstratif. A présent, je sais que mon père m'aimait à sa façon; mais à l'époque, il me faisait peur avec ses crises de démence dû à une alcoolisation trop forte et cela arrivait très souvent. Mon père rentrait pratiquement chaque soir ivre mort à la maison. Paradoxalement, il ne m'a jamais battu. Il ne s'en prenait qu'à ma mère qui ne l'aimait pas et qui ne voulait pas, comme ça se faisait à l'époque, être soumise à son mari et bien obéissante, d'où les prises de becs incessantes entre mon père et elle concernant son insoumission flagrante. Ma mère était réfractaire à tout ce qui touchait à sa condition de femme non émancipée. Elle jugeait être un droit que d'avoir les mêmes prérogatives qu'un homme (et elle n'avait pas tord), considérait les femmes de sont époque comme des serpillières sur lesquelles on s'essuyait les pieds. Elle détestait la condition féminine qui contrastait par rapport à l'autorité des hommes sur les femmes. Par principe maman se rebellait contre toutes supériorité des hommes qu'ils croyaient acquise à jamais et la  contestait de toutes les manières possibles,: ce qui lui valait la foudre de mon père qui ne savait pas venir à bout de sa résistance. Par la suite, bien des années plus tard, l'histoire en marche révélera que leurs prérogatives de mâles ne cessèrent de diminuer: surtout après la deuxième guerre mondiale.

    Ma mère était en avance sur son époque. Elle ne supportait pas le joug masculin! D'ailleurs, elle ne supportait pas, non plus, son beau-père, pas plus que sa mère qui faisait des différences entre ses enfants. Elle était, je crois, la troisième de six filles et un garçon. Je su, par la suite, en étant plus grande, pourquoi ma mère était le vilain petit canard de la famille...

    Conforme aux idées véhiculées par maman, je n'aimais pas ma grand-mère maternelle, pas plus que je n'aimais mon grand père maternel qui était un homme passif, moue et incapable de résister à sa femme: une personne autoritaire et méchante. Du côté de papa, son père était un rustre paysan qui cultivait la méchanceté. Il régentait tous ceux qui se trouvaient être sous ses ordres: les commis de ferme, les lavandières, les domestiques autant que sa femme. Nul ne devait répliquer lorsqu'il donnait un ordre et dans les dépendances, on entendait une mouche voler lorsqu'il était absent pour aller vendre quelques lapins et volailles au marché du village. Par la suite, mon grand-père paternel, avait vendu ses terres pour acheter un petit garage de réparation en banlieue parisienne parce qu'en France, les premières automobiles d’après guerre avaient fait leur apparition. En ces années d'après guerre, bien que trop jeune pour tout comprendre, je savais que mon grand-père paternel s'était construit une jolie petite fortune grâce au marché noir parce que maman me l'avait dit. Je me rendais compte aujourd'hui qu'il avait su s'y prendre le bougre pour faire des affaires!... Jamais il ne s'était fait prendre et le magot amassé était, paraît t-il juteux...

    Madame de Laplace, fine mouche et maîtresse-femme, sentait l'avenir de l'automobile prometteuse. Elle décréta que la mécanique avait du potentiel. Tout le monde voulait son automobile elle était en pleine essor la petite citadine! Ça devenait un signe extérieur de richesse pour les uns, alors que pour les autres, le manque de moyens devenait source de jalousie. Il ne faut pas oublier que nous étions en 1953. J'avais six ans et si pour les uns la vie était belle, pour les autres c'était la misère. Ma grand-mère désirait briller avec son nouveau magasin et voulait à tout prix avoir sa voiture et pour se faire, elle força mon grand père à apprendre à conduire. Il se soumit de bonne grâce. D'ailleurs, il n'avait pas le choix...

    Petite fille, je considérais que nous étions dans la catégorie des gens catalogués comme pauvres. Il n'y avait jamais eu de beau noël chez nous. Ce n'était pas parce que mes parents ne pouvaient pas le fêter! Non! La faute en incombait à leurs continuelles disputes. Toujours en train de se déchirer sans se soucier de l'image qu'ils imprimaient dans la mémoire et le cœur de leur petite fille. Ils se souciaient guère de respecter la tradition de noël et se souciaient encore moins de moi, toujours réfugiée sous la table de la cuisine, là ou je me sentait le plus en sécurité lorsque ça tournait mal. Pourquoi la table de la cuisine? Parce que dans la cuisine, il y faisait chaud et que de là où je me trouvais, je voyais tout ce qui se passait dans la maison entre mon père et ma mère. Il arrivait bien souvent que, les fins de semaines, lorsque mon père rentrait de son travail avec sa paie en poche complètement ivre, hors de lui: état consécutivement dû à l'alcool qu'il avait ingurgité tout au long de la journée avec ses copains de beuverie, que nous soyons, maman et moi, transit de peur.

    Ces fins de semaine, maman qui avait prit l'habitude des entrées fracassantes de mon ivrogne de père, prévoyait toujours le coup et me préparait psychologiquement à cet état de fait de façon à ce que je comprenne que nous allions, sans doute, aller dormir toutes les deux dans la cave de l'immeuble que par prudence, elle avait aménagée en un sommaire petit refuge pour échapper à sa folie destructrice.

    Sur la terre battue, elle avait disposé un vieux tapis mité sur lequel elle s'était aménagé un matelas de son d'une place dégoté on ne sais ou et une grande malle en osier agrémentée d'une petite paillasse en crin de cheval sur laquelle je reposais les soirs ou la maison devenait malsaine pour nous deux. La literie était sommaire et consistait en un petit traversin pour maman, un petit coussin en guise d'oreiller pour moi et de deux couvertures dont une plus petite pour la malle. Maman avait aussi pris soin de ne pas plaquer la malle contre le mur. De cette façon, le couvercle me protégeait du salpêtre qui suintait ce qui était très malsain.

    Maman était débrouillarde et n'avait pas omis de se prémunir d'une lampe à pétrole et aussi d'allumettes ainsi que de bougies. Lorsque les minuteries s'étaient éteintes, nous attendions quelques secondes qui se changeaient souvent en minutes afin de pouvoir faire un peu de lumière. La peur nous tenaillait le ventre et pour contenir notre angoisse, maman me prenait contre elle sur le matelas de crin, à même la terre battue ou le vieux tapis, qui nous isolait bien piètrement du sol, faisait office de protection contre cette humidité latente qui nous maintenait dans une fraîcheur constante et malsaine. Maman essayait bien de luter avec ses faibles moyens en nous confectionnant avec des briques rouge des chaufferettes que l'on entourait de papier journal puis de chiffons pour que celle-ci conservent la chaleur le plus longtemps possible. Maman passait ces bouillottes d'infortune dans ce qui me servait de petit lit et ensuite, elle en faisait autant dans le sien. Pendant quelque temps, nous avions l'illusion d'avoir chaud...

    En ces temps reculés, les éclairages des cages d'escaliers étaient encore pourvus de minuteries. Dans un sens, c'était pratique pour nous, car nous entendions les locataires entrer et sortir du 48 de la rue Mirabeau ou nous habitions. Nous avions un rez de chaussée de deux pièces cuisine dont l'une des fenêtres donnait sur le trottoir côté rue (ce qui nous fut bien utile plus tard lorsqu'il fallut justement s’enfuir par la fenêtre de ce qui servait de salle à manger. Il n'était pas facile de demander de l'aide. Nous ne pouvions pas toujours appeler "Police secours". Il fallait se débrouiller seules et comme nous le pouvions pour échapper à la fureur destructrice de mon père lorsqu'il était en état de démence plus qu'alcoolisée...

    Maman qui était toujours pleine de ressources, avait trouvé un moyen radical pour lui échapper. Elle avait commencé par subtiliser (ne me demandez pas comment) la clef de l'appartement afin de la faire dupliquer. Nous avions tellement peur que mon père ne découvre notre cachette, que nous guettions tous les bruits de l'immeuble: ce qui veut dire que nous ne dormions que d'un œil, la peur au ventre. Je finissais pas sombrer de fatigue dans un sommeil agité jusqu'au petit matin. Les nuits étaient longues, humides et mouvementées: nous nous retournions sur nos couchettes au moindre bruit tellement notre sommeil était léger. Je savais (pour me l'avoir confié) que maman dormait très peu, écoutant tous les tours de clefs émanant de chaque serrures de tel ou tel appartement que les locataires occupaient. Par la force de l'habitude, elle connaissait toutes les heures ou les ouvriers partaient pour leur travail.

    Comme du rez-de-chaussée à notre cave on entendait tout les bruits, maman savait quand papa partait travailler pour la journée. Nous attendions quelques instants: le temps d'un oubli de sa part, avant de remonter sans un bruit de notre cachette (qu'il n'a d'ailleurs jamais trouvé), pour pouvoir enfin petit déjeuner car j'avais très faim, faire notre toilette et me préparer pour l'école. Maman était coiffeuse et elle se devait d'être à l'heure sans rien laisser paraître de sa fatigue de la veille. J'avais appris très vite à me débrouiller seule pour me laver, m'habiller et me chausser. Maman me donnait juste un coup de peigne et m'attachait des noeux dans mes cheveux pour être plus jolie. Pendant je je faisais tout ça toute seule, elle se préparait pour être à l'heure à son travail. Elle m'avait fait promettre de garder le secret pour son emploi: je ne devais rien dire sous peine de nous retrouver: surtout elle, sous les coups de mon père. Elle m'avait expliqué qu'elle voulait que par la suite, nous partions toutes les deux de cette appartement sans que mon père ne sache jamais ou nous aurions pu partir. Je tenais donc ma promesse ayant trop peur de mon père et de ce qu'il pourrait faire à maman.

    Pour en revenir à ma place sous la table de la cuisine, J'avais pris cette habitude tous les jours à partir de dix huit heure: heure à laquelle mon père rentrait de l'usine. Je ne savais pas encore lire l'heure; mais j'avais un point de repaire bien à moi: si les deux aiguilles ne faisaient plus qu'un trait verticale, c'est qu'il était six heure pour moi(dix huit heure). Je me cachais sous cette table de cuisine parce que la pendule était juste au dessus et que de là, je voyais la porte d'entrée par ou arrivait mon père du travail.

    Tout en ne sachant pas l'heure, je connaissais la position des aiguilles et lorsque la petite aiguille se trouvait être placée droite sur le chiffre du bas de l'horloge et la grande aiguille positionnée tout en haut, formant ainsi un trait bien droit, ma mère ne m'avais plus entre les jambes: j'étais bien à l'abri sous la table de la cuisine. Du moins, je le croyais... Tant que le temps était à l'orage entre mes parents, je ne sortais pas de dessous cette table. Je connaissais que trop bien la physionomie changeante de mon père lorsqu'il ne rentrait pas du travail à jeun. Maman faisait semblant de ne pas remarquer ce qui la préoccupait et qui lui faisait aussi peur qu'à moi...

    Elle ne voulait plus de cette vie angoissante et je le savais! Pas besoin de me l'expliquer car même si j'aimais mon père, j'aurais voulu être bien loin de lui lorsqu'il piquait ses crises de delirium tremens! Cela finissait par l'arrivée du panier à salade (Police Secours). Là, les policiers embarquaient mon père qui faisait souvent des séjours à l'hôpital de Charenton : un hôpital psychiatrique ou l'on essayait de le désintoxiquer afin qu'il reprenne une vie normale; mais chaque fois, c'était la même chose. Il recommençait à boire et à être violent. Pour notre sécurité, il fallait qu'il s'en aille et maman m'avait fait comprendre selon ce que mon âge pouvait endurer et assimiler correctement, pourquoi papa s'en allait avec les policiers et pourquoi il ne revenait plus pendant un certain temps.

    Ces moments à deux, nous les vivions heureuses et dans la sérénité. J'adorai ma mère et je ne voyais que par elle. Nous nous réconfortions l'une l'autre et elle me gâtait selon ses moyens de maman n'ayant pas la possibilité d'en faire plus et pour cause: elle économisait pour que l'on puisse se sauver définitivement de cet endroit ou nous n'aimions pas vivre.

    Le temps passait et noël approchait. Papa n'était toujours pas revenu de sa cure de désintoxication pourtant, ce ne devait pas être un jour comme les autres. Pour tous les enfants de mon quartier, sauf pour moi, noël était une grande fête! A la maison, il n'y avait jamais de fête et je n'attendais rien du père noël! Je ne pensais surtout pas à ce qui allait m'arriver ce 24 décembre 1953.

    Cette fameuse fin d’après-midi, Maman vînt me chercher à l'école alors qu'à l'ordinaire c'était une voisine qui, de bonne volonté, me ramenait en même temps que son fils et qui me donnait le goûter que maman avait préparé. Quelle ne fus pas ma surprise lorsque je me retrouvais dans la salle à manger. Pétrifiée, je ne bougeais pas. Maman me fit enlever mon manteau qu'elle accrocha dans le vestibule et me fit poser mon cartable en carton mâché sur le seul fauteuil "Club" usagé de papa qui se trouvait être prêt de la porte de leur chambre à coucher ou je dormais également lorsque tout semblait être au beau fixe (et je peux vous dire que cela n'arrivait pas souvent).

    Ce qui avait attiré toute mon attention d'enfant, c'était un très grand arbre qui trônait là, prêt de la cheminée qui n'avait jamais faire vivre un bon feu de bois. Que faisait cet arbre chez nous?... A quoi pouvait t-il bien servir?... Perplexe, je regardais maman qui, pour la première fois, entreprenait de décorer un grand arbre de noël que je ne connaissait que par l'intermédiaire de l'école ou j'en avais déjà vu plusieurs chaque fin d'année en période de fêtes. Pourquoi un sapin trônait à la maison cette année?...

    Pour la circonstance, j'avais changé d'abri pour mieux voir. La table de la salle à manger faisait très bien l'affaire et tout en mangeant ma tartine de pain et ma barre de chocolat noir, J'observais les moindres gestes de maman. Cet arbre, d'abord tout nu, paré seulement de ses aiguilles vertes, m'intriguait fortement. C'était à un point tel que je refusais catégoriquement de sortir de dessous la table.

    Je n'assistais jamais aux fêtes de noël de l'école. Tous les enfants étaient joyeux; mais pas moi. Je ne voulais pas regarder la joie des autres: ça me faisait trop mal puisque chez moi, il ne se passait jamais rien: le Père noël ne connaissait pas le chemin de notre maison qui ne dégageait que tristesse et morosité: les cheminées des immeubles fumait dégageant une bonne odeur de feu de bois à l'allumage pour ensuite dégager une chaleur que j'imaginai plutôt que je ne la sentais grâce aux locataires qui avaient pris l'initiative de les allumer lorsque la leur fonctionnait. Ô ! Il y avait bien un feu chez nous; mais pas dans la cheminée: elle était condamnée par le propriétaire. Nous ne devions pas nous en servir pourtant, j'aurais bien aimé voir un bon feu dans la cheminée! Peut-être que le père noël serait passé par le conduit de notre cheminée s'il avait remarqué de la fumée chez nous? (idée et raisonnement d'enfant bien sûr)!

    Je ne recevais jamais de cadeau de noël. Chez nous, c'était un jour ordinaire sans aucune fête. Pourquoi, justement, ce jour que tout le monde attendait avec impatience? Pourquoi ce jour se trouvait t-il être le jour où ma mère avaient, elle aussi, décidé de faire un arbre comme à la salle des fête de l'école? Qu'est-ce qu'il y avait dans l'air qui se préparait de pas normal?...

    A suivre...

     

    zephyra (site web) Le 18/02/2011

    Bonsoir,


    Je viens de lire votre histoire du plus beau jour de votre jeune vie: la veille de noël. Très beau récit émouvant! Cela me renvoie à mon jeune âge. J'ai à peu près le votre maintenant. J'ai connu cette situation également et j'en étais terrorisée... Je vous remercie d'oser parler de votre petite enfance: ça fait du bien de voir que nous sommes beaucoup de personnes à crier notre souffrance avec vos mots! Amicalement, Zéphyra.

     

     

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     Seul noël d'enfant

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    Le vieux saule pleureur : page -2- 

     

    Le vieux saule pleureur


    Page -1-

     

    Au bord d’une rivière, baignaient les vieilles racines d’un saule centenaire. C'était vraiment un très vieux saule. Il devait bien avoir deux cents cinquante ans, si ce n’était pas plus! C’est veines étaient très saillantes comme celles des mains d’un vieillard et l’on pouvait suivre l’évolution de sa croissance en comptant ses années de vie par le truchement des bosses, des nœuds, la grosseur de ses racines externes qui sortaient de terre par endroit. Il y avait aussi le tour de taille de ce vieil arbre qui affichait une circonférence impressionnante. Ces grosses racines qui ne s'étaient pas enfoncées dans le sol, l’approvisionnaient en eau constamment de façons à ce qu‘il reste en bonne santé, seulement voilà que la rivière diminuait, s’asséchait chaque jour un peu plus. Jadis, la rivière avait dut être très grosse et très fournit en poissons car avant que ne survienne sont agonie, les pêcheurs venaient régulièrement y pêcher.

    Malgré son grand âge, le vieux saule tenait encore hardiment debout et il en avait vu défiler des amoureux qui, sur son écorce pourtant très rugueuse, s’amusaient à graver leurs deux petits cœur entrelacés avec, en leur centre, leurs prénoms traversés d’une flèche: symbolique représentant l’amour entre deux êtres. Chaque fois que deux jeunes gens s’aventuraient jusqu’au vieux saule pour y graver leur amour, Cupidon constamment à l’affût de ses tendres victimes, veillait à ce que la tradition soit bien respectée. Il se tenait parmi le feuillage, perché sur une des branches noueuses de ce vieil arbre, visant les cœurs qui ne demandaient pas mieux et sans même s'en rendre compte, que de se plier à cette coutume désuète. Chaque fois, Cupidon faisait mouche. Comme les fées, les farfadets et les lutins, notre petit ange de l’amour avait élu domicile dans l’énorme tronc de ce vieux saule pleureur qui présentait, en plusieurs endroits, des trous et des failles aménageables en petits logements où chacun y trouvait son compte: ce qui facilitait la vie de tous ces petits habitants très spéciaux et précieux à l'âme de saule sur le déclin.

    Depuis déjà quelque temps, les branches du saule n’arrêtaient pas de se disputer entre elles. Pour un peu d’eau, elles s’allongeaient démesurément afin de pouvoir, les premières, caresser du bout de leurs feuilles allongées, le filet d’eau qui devenait de plus en plus inexistant. Le saule pleurait bien plus d’une fois qu’à sont tour en voyant sa chère rivière bien malade; mais ses larmes n’étant pas renouvelées par l’eau qui manquait de plus en plus et il périclitait. Sa bonne santé dépendait de son amie la rivière et si elle, petit à petit, disparaissait. Il ne tarderait pas à se laisser mourir lui aussi si il ne se produisait pas un miracle. Je vous entends baragouiner de là.

    Oui! Vous allez me dire qu’un saule c’est fait pour pleurer par nature, qu’il y ait une rivière ou pas! Je vous répondrais alors que les saules pleureurs préfèrent les abords des rivières et les zones humides pour leur confort. Je vous demanderai aussi de jouer le jeu et de comprendre le message que je veux vous faire passer par le biais de ce conte. Ça ne vous fera pas de mal! Bien au contraire!...

    Et Vous! Les dissipés, les je-m’en-foutistes qui croyez toujours tout savoir! Tâchez de ne plus m’interrompe si non, j’en appelle aux gnomes qui vont se charger de vous concocter un petit tour à leur façon, afin que vous puissiez écouter et non pas entendre que j’ai à vous dire. A! Mais! Sapristi! Vilains petits garnements qui n’écoutez rien! Sachez que : "entendre et écouter ne veut pas dire la même chose! " Bien souvent on entend dire quand les gens parlent entres eux: -"Tu m’entends; mais tu ne m’écoutes pas!" C’est cela qui est très grave! Ne pas vouloir écouter ce que l’autre a à dire... Je sens de nouveau un silence réprobateur à mes propos s’installer en me lisant me semble t-il? Et pourtant... Ce sont bien les hommes qui ne prennent pas soin de la planète! Dame nature essaie bien par tous les moyens de vous prévenir du désastre qui s'énonce depuis déjà un bon bout de temps! Vous préférez subir plutôt que de changer votre façon de fonctionner?... A votre aise; mais, dans ce cas, ne vous plaignez pas de ce qui vous tombe dessus chaque années comme catastrophes!... Ah! Vous me semblez déjà plus à mon écoute? Je peux donc continuer mon histoire?...

    Donc, pour en revenir à notre conte, rien ne pouvait consoler ce bon vieux grand saule. Le lit de son amie baissait inexorablement et n’offrait plus à ses racines qu’un vague filet d’eau où il avait de plus en plus de mal à trouver ce qui était nécessaire à sa croissance et par voix de conséquence, à sa propre existence. Le précieux liquide disparaissait inexplicablement. Ce n’était plus une rivière qu’il coulait devant ses yeux ni même un cour d’eau et encore moins un ruisseau! Ce n’était, effectivement, plus qu’un ridicule petit filet d’eau. Par endroit subsistaient encore quelques mares ou des poissons prisonniers agonisaient, manquant d’oxygène. Les autres venaient mourir sur la rive, là où justement les grosses racines du saule s’abreuvaient. Des abords de la rivière s’échappait une odeur de pourriture insoutenable. Que ce passait-il donc en amont pour en arriver à pareille catastrophe?

    Ce coin de forêt se trouvait être encore protégée et préservé de la déforestation du fait que tout ses petits habitants aux divers talents magiques s’appliquaient, par des tour de passe passe, à le rendre invisible aux yeux des hommes. Le grand saule qui était leur ami, leur refuge, leur havre de paix était très triste de cette situation. Son tronc si impressionnant rétrécissait au fur et à mesure que les mois défilaient. Ses habitants se trouvaient à l’étroit dans leur petit chez eux. Tout le petit monde de la forêt se rendait bien conte du changement qui s’opérait alentours. Malgré leurs subterfuges tous azimuts pour éviter un désastre qu'ils sentaient imminent, ils n'arrivaient plus à suivre le rythme et c'est désolés qu'il voyaient apparaître Ici une clairière là, où avant il n’y avait que des arbres. Un peu plus loin, à l’endroit où la végétation était luxuriante, Ils ne voyaient plus que des machines infernales qui traçaient des chemins de terre, débroussaillaient sans relâche pour laisser le champ libre à d’autres machines qui coupaient le bois. De gros engins emportaient ce même bois dans les scieries avoisinantes. Pour que tous ces bûcherons puissent travailler et circuler sans encombre, des routes faites de goudron avaient recouvert la terre des chemins. Les activités des ouvriers forestiers étaient la cause indirecte de ce changement. qui venait de bien plus haut hiérarchiquement: les riches promoteurs et quatre adorateurs du sacraux saint argent... Il n'y avait plus que ça qui comptait et peu importe de ce qu'il adviendrait de notre mère la terre?...

    Tout le petit peuple féerique des bois alentours observaient le va et viens de ces énormes machines où s’empilaient des tonnes de tronc d’arbres gémissants don la sève s’écoulait comme autant de larmes de sang sans que personne n‘y prenne attention. Quel malheur de voir de si beaux arbres privés de vie! Toujours invisibles à l’œil humain, les fées, les lutins et farfadets suivaient les gros troncs jusqu’à l’endroit où ils devraient être débités en planches pour fabriquer des meubles; mais avant, il y avait au moins deux ans de séchage où les pauvres troncs d’arbres avaient largement le temps d’agoniser. Malgré eux, les troncs nouveaux venus qui s'entassaient dans un hangars de stockage, assistaient à la mise à mort définitive de leurs frères vieillit par le séchage et qui étaient fin prêts pour être découpés en planches. L’énorme scie circulaire ne chaumait pas! Seul le petit peuple de la forêt et des bois avoisinants avaient entendre leurs plaintes au moment de la coupe. Ca leurs fendait le cœur de ne pouvoir rien faire pour eux. Les branches et branchages impropre à la transformation, inutilisables pour les hommes en tant que meubles, ne se perdaient pas et devenaient des bûchettes, des allumettes, du bois de chauffage et j’en passe. Tout était exploitable: tout est exploitable dans le bois!...

    Entre l’eau qui devenait rare et les arbres plus de deux fois centenaires qui, tronçonnés par dizaines, quittaient la forêt pour être transformés en maisons ou autres ce qui, immanquablement, par leur disparition, défigurait le paysage, c’en était trop! Tout ce bois perdu partait, d’une manière ou d’une autre, en fumée au lieu de retenir, par leurs racines, la terre et par leur feuillage, la pluie. Ce n’était plus possible! Il fallait faire quelque chose! CA ne pouvait plus durer! Les hommes détruisaient leurs seules ressources naturelles de richesse qu’étaient les bois, les forêts, sans penser au lendemain. Sans penser à un seul instant à reboiser. Sans aucun regret ni remord et sans même vouloir prendre conscience que leurs méfaits ne manqueraient pas de générer dans les temps futurs des catastrophes que leurs imprudences, bien des années auparavant, avait déclenché. Les hommes épuisaient les ressources de la planète sans penser aux génération suivantes: Plus d’arbres. Plus de racines pour retenir, les pluies qui deviendraient de plus en plus abondantes puisque plus rien de réussirait à la retenir. Ce qui ne laissait présager rien de bon! La terre gorgée d’eau ne manquerait pas de dévaler les pentes des montagnes et collines en emportant tout sur son passage. Les torrents boueux provoqueraient des glissements de terrain qui entraîneraient de bien plus graves problèmes comme recouvrir, défoncer, emporter des maisons les entraînant avec tout leurs occupants, comme des simples fœtus de paille à la mort. Des familles entières disparaîtraient par la faute de l’œuvre destructrice des humains. Il fallait, certes vivre avec son temps mais il fallait vivre intelligemment! Ne pas vivre au jour le jour pour ce qui en était de l’exploitation de la planète: notre vaisseau de l’espace finirait de contribuer à notre extinction si nous n'y prenions pas garde d'ailleurs, cela avait déjà commencé depuis un bon bout de temps!... Il était une chose établit depuis des lustres, c’est que tout ce qui, à eurs yeux pouvaient faire de l'argent, leurs était dus à ces humains! Ils ne savaient pas se contenter de peu et le profit prenait le pas sur la raison. Ils étaient bien les pires prédateurs de la gente animal, même s’ils se disaient évolués et civilisés!…

    Quand à l’espace devenu nécessaire à la flore et à la faune: il ressemblait à un mouchoir de poche tellement tout ce qui pouvait être exploité par la folie productive des homme, accélérait le processus d’érosion planétaire. La faune diminuait. La flore aussi. Rien ne pouvaient plus survivre tant l’espace dont elles avaient besoin pour s’épanouir se réduisait comme peau de chagrin.

    Un de ces jours de raz le bol, ne pouvant plus accepter cette situation qui allait en s’aggravant, tout le petit peuple de la forêt et des bois réunit décidèrent de tenir conseil autour de leur ami le saule afin de trouver une solution au problème qui se posait à eux. L’idée de demander de l’aide aux gnomes ne les enchantait guère; mais cette idée fît l’unanimité. Ils étaient malins ces gnomes! Ils avaient de la malice à revendre et taquins avec ça! Les plus anciens des gnomes, à force de regarder agir des générations d’homme qu’ils avaient vu naître, vivre et mourir, agissaient avec une pointe de méchanceté pour les punir de leur insouciance. Ils adoraient faire des farces aux passants solitaires qui s’aventuraient un peu trop loin dans leur forêt et qui ne retrouvaient plus leur chemin. Tout était bon pour leurs faire peur.

    A l’appel au secours des fées et après leur avoir expliqué ce qu’il en était, ces petits démons de petits bonshommes verts acceptèrent, contre quelques pièces d’or et pierres précieuses, de remonter le cour à sec de la rivière afin d’aller se rendre compte par eux même de ce qu’il advenait de sa source. Les fées, les elfes et les lutins partagèrent les frais de ce pacte avec les gnomes. Il fut convenu qu’une partie de la récompense leurs serait versée avant la mission et l’autre partie lorsque la rivière aurait retrouvé son débit normal. L'eau était, pour le moment, leur priorité...

    Un soir où dame lune qui avait été mise au courant du pacte du peuple des forêts et bois avoisinants, se mit à éclairer tout particulièrement tout ce qui pouvait avantager de ses rayons bienfaisants, la recherche de la source de notre rivière. Les gnomes s’en allèrent effectuer leur mission de sauvetage. Ils ne voulaient pas se l’avouer; mais eux aussi avait besoin de la rivière et c’est d’un commun accords qu’ils s’appliquèrent à échafauder un plan infaillible pour sauver le bien le plus précieux, bien plus précieux encore que tout l’or et les diamants du monde: l’eau. Ils savaient, grâce à leur vécu qui se chiffrait en centaines d’années, ce qui était bon pour la planète. Tout ce qui vivait était constitué d’eau! Plus d’eau: plus de vie! C’était aussi simple que ça!

    Ça discutait dur pour mettre au point un stratagème fiable afin de rétablir l’ordre des choses. Les gnomes arrivèrent à l’emplacement de la source qui n’était plus visible à cause des dégâts occasionnés par les hommes de peu de conscience. A la place, dans le lit de la rivière, il n’y avait plus qu’un sol boueux. Juste avant l’endroit présumé de la source, s’érigeait un immense mur très épais de plus de trois cent mètres de haut. L'arc-en-ciel ne leur était plus d'aucune utilité pour se déplacer; mais qu'à cela ne tienne! Les gnomes n’eurent aucun mal à escalader l’obstacle qui retenait le précieux liquide. Quelle ne fût pas leur stupeur de voir que l’eau de leur rivière, retenue de force, avait l’aspect d’un lac. Ils comprirent sans jamais avoir vu un barrage de leur longue vie, que ce vilain mur retenait leur eau et que les humains ne pensaient, encore une fois, qu’à leur propre intérêt.

    - «Qu’est-ce que c’est que ça?» S’écrièrent-ils d’une seule voix : Les gnomes en colère pestaient contre ce mur gigantesque qui retenait leur eau prisonnière.«Les humains ne manquent pas d’air! Alors, comme ça, tout leurs appartient?! C'est sûr qu’il ne reste presque plus d'eau pour nous et nos frères les arbres sans compter les fleurs et tout ce que vît grâce à l'eau! Regardez moi ce travail! Ils ont bloqué l’accès de la source pour leurs profits personnels. C’est inadmissible! Nous allons reprendre notre source et rira bien qui rira le dernier! Voici donc que le secret avait été découvert! La source se trouvait prisonnière derrière le barrage, ce qui constituait aux villageois des villes voisines une énorme réserve d’eau. Une grosse voix se fît entendre : c’était le chef des gnomes.

    - Voilà d’où viennent tous nos malheurs! Il faut remédier à cette aberration, redonner l’eau à notre forêt qui dépérit chaque jour un peu plus, et la rendre pour de bon, invisible aux yeux des hommes! Les fées et les farfadets ne sont pas assez méchants, assez coquins, assez farceurs, assez roublards et surtout assez puissants, assez méchamment méchants dans leurs tours de magie pour traiter cette affaire comme il se doit! Il faut que l’on agisse sans attendre! Allez! Au travail les amis!

     

    A suivre...

     

    Le vieux saule pleureur : Page -1- 

    N. GHIS.

    Texte écrit en 2009

     


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    Le cagibi -1-

    Ce n'est pas le cagibi de l'histoire:

    Il est juste là pour  vous donner une idée de ce que peut être un cagibi

    dans les anciens immeubles de Paris. 

     

     

    Le cagibi d'Elisabeth sous les escaliers

     

    Nous étions en 1956. C’était une époque difficile pour les mères célibataires, séparées ou divorcées. L'histoire que je vous conte est l'histoire d'une petite fille très solitaire qui n'aimait pas se mélanger aux autres enfants de son âge parce qu'elle se sentait incomprise.  Leurs jeux ne ne l'intéressaient pas. Son seul plaisir était de lire des contes et d'écrire. Elle adorait inventer des histoires!

    A neuf ans, elle se plaisait à croire qu'elle ressemblait à Minous Drouet: une jeune poétesse talentueuse du même âge qu'elle, et dont elle se sentait très proche par les idées qui voyageaient dans sa tête et ce besoin de coucher sur le papier tout ce qu'elle ressentait. Élisabeth voulait devenir un écrivain. C'était la carrière qu'elle ambitionnait d'embrasser.

    Sa mère, ne pouvant plus, momentanément, exercer dans la coiffure, avait par la force des événements intervenus dans sa vie, avait dû quitter son mari violent. Cette violence se trouvait être exacerbée par ce vice qu'il traînait avec lui depuis plusieurs années : la boisson.

    N'ayant pas d'autres solutions pour se sortir de cette situation périlleuse était de s'enfuir avec sa fille, la jeune femme prénommée Geneviève, avait prit son courage à deux mains afin de fuir le plus vite possible de cet enfer journalier qu'elle était obligée de subir.

    Avec l'argent qu'elle avait réussi à dissimuler dans une cachette secrète de la maison ou son mari n'aurait jamais eu l'idée d'aller voir, elle comptait bien arriver à ses fins pendant qu'il était à son travail. Elle n'emporta rien, à part ses vêtements et les vêtements de sa petite fille, et quitta la maison précipitamment, sans espoir de retour, du moins, le croyait-elle. Une fois le plus gros pas franchit, il lui fallut trouver un gîte le plus vite possible car le matin même, elle devait être au salon ou elle continua, pour un temps, de travailler afin de ne pas éveiller les soupçons concernant son départ. Pour ne pas être repérée par la police si son mari venait à porter plainte, elle se devait de trouver un hôtel pas trop regardant au niveau papier et surtout, passer pour une femme seule aux yeux du tenancier de cet hôtel. Il ne devait pas savoir qu'elle avait une petit fille qu'elle traînait avec elle pour ne pas éveiller de soupçons. Le seul endroit tout à fait approprié pour se cacher, était un hôtel borgne: il y en avait beaucoup en ce temps-là. Ces tenanciers logeait surtout des femmes de mauvaise vie. Une fois trouvé l'endroit ou elle projetait de se cacher, Geneviève dû se résoudre à mettre au courant ces femmes et de s'en faire des alliées. Il ne fallait surtout pas que son époux retrouve leurs traces si non, elles seraient toutes les deux perdues. La jeune femme avait suffisamment amassé d'argent pour tenir un certain temps; mais entreprendre cette aventure avec une enfant s'avérait beaucoup plus compliquée qu'elle ne se l'était imaginée. C'était une aventure hasardeuse et elle en était très consciente : d'où les pensions ou la fillettes devait régulièrement séjourner.

    Au fur et à mesure de leurs pérégrinations, l'argent qu'elle avait mi de côté pour pouvoir s'enfuir avec sa petite fille commençait à diminuer. N'ayant pas de logement pour elles deux, si la police arrivait à la localiser, elle avait peur qu'on lui enlève son enfant.

    Elle avait bien trouvé un moyen pour ne pas trop se faire remarquer, mais elle en avait assez des hôtels borgnes ou elle donnait sa petite à garder à des prostituées pendant qu'elle continuait son métier de coiffeuse afin de ne pas manquer d'argent et pour avoir le temps de trouver comment organiser leur vie pour l'avenir. Il lui fallait juste un toit et un salaire si minime soit-il pour se sortir du pétrin ou elle se trouvait. Elle se résigna à accepter un autre emploi que celui de coiffeuse pour avoir sa petite Élisabeth prêt d'elle, et le seul emploi qu'elle avait trouvé et qui résolvait tous ses problèmes en même temps, était celui de gardienne d'immeubles. Cela lui semblait être une solution acceptable pour soulager ses finances et garder sa fille prêt d'elle afin de ne pas la laisser entre les mains de son mari qu'elle fuyait.

    Ce qu'elles avaient vécu toutes deux pendant quelques mois et jusqu'à ce jour, elle n'acceptait plus de le revivre. Bien qu'étant coiffeuse de métier, elle qualifiait cette offre de gardienne d'immeuble du 57 rue du faubourg Saint-Denis, d'aubaine, compte tenu des logements chers et insalubres qu'elle avait visité. Elle était heureuse et un gros poids semblait s'être soudain envolé de ses épaules.

     

    N.GHIS.

    Texte écrit le 10 octobre 2015,

    revisité et complété le 19 août 2016

    Photo de La main et la plume.

    L'histoire est longue: Je l'ai relu plusieurs fois

    et si vous trouvez quelques fautes de frappe ou d'étourderie,

    ne m'en tenez pas rigueur: les coquilles sont bien involontaires de ma part,

    Aucun comité de lecture n'est venu pour me lire.

    Soyez indulgents pour les fautes oubliées ici et là.

    Merci à vous.

    Le cagibi -1- 

     


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    Nous étions au Portugal en voyage de noces.

    Il ne m'arrive que des coups comme ça !

     

    Il ne m'arrive que des coups comme ça !

     

    Je voulais vous compter cette anecdote pour vous faire rire ! Je peux vous dire que si un homme ne me traite pas comme il se doit avec courtoisie et politesse, il en prends plein son grade : Autant pour une femme ! Cela m'est arrivé déjà deux fois : si je n'ai pas croisé le fer en situation réelle, ce n'était loin. Il faut vous dire qu’il y a une phrase que je ne supporte absolument pas de la part d’hommes misogynes et phallocrates qui me font sortir de mes gongs ! Cette phrase est celle-ci :

    — "Moi, je ne parle pas aux femmes !"

    Ah ! Oui ? Et bien moi, je parle aux hommes que ça vous plaise ou non ! Espèce de sagouin !

    En six occasions, je peux vous dire que ces messieurs n'en menaient pas large car rien qu'en paroles, ils n'ont pas eu le dessus : ils ne pouvait pas en placer une ! J'ai même eu mail à partir avec le médecin expert qui voulait que je me mette nue pour regarder mon cou suite au coup du lapin que je venais de subir ! Il a eu son compte en parole également et je n’ai pas cédé d’autant plus qu’il y avait un collègue à lui dans sa salle d’examen , et qu'il n’avait rien à faire dans ce cabinet d’examen.

    Ils voulaient tous deux se rincer l’œil, d'autant plus que j'étais en pleine floraison : trente ans. Je n'ai pas cédé, et il fut obligé de consulter mon cou, alors que j’étais en combinaison. Il était furibard, et vexé de ne pas avoir réussit à me faire céder devant son ami et collègue.

     

    Ensuite, ce fut ce gros juge, pas sympathique du tout, qui devait juger l’affaire de mon accident. Quand il me demanda de narrer mon histoire, il commença par me contredire sur plusieurs points, ce qui commença par m'exaspérer. Alors, comme ça, ce salopard de chauffard qui avait télescopé, par l'arrière, une R5 qui, par la force du choc avait, bien sûr, rebondi sur notre 403 à l’arrêt elle aussi puisque « feu rouge pour toute le monde », que mon époux, le pieds sur la pédale du frein, surveillait, dans le rétroviseur les voitures derrière nous en attendant que le feu passe au vert, à vu la simca arrivée sans freiner. A l’époque ou je vous compte cette histoire, il n’y avait pas encore, dans les anciennes voitures, les ceintures de sécurité, et mon mari pressentant l’accident, me fit barrage avec son bras, car nous n’avions pas non plus, de rehausseur de dossier pour la tête. ( c'est d'ailleurs, à cause de cet énergumène, rond comme une queue de pèle, que j'ai eu ce fameux coup du lapin : deux vertèbres inversées en forme de W : C4 & C5. Je ne vous dis pas les conséquences de cet accident : ce serait trop long ; mais le fait est que nous avons dû porter plainte car je suis restée trois semaines au centre de soins. Le jour de l’audience concernant le procès que nous avions attenté contre ce représentant en spiritueux qui se servait bien au passage, ( je suppose qu'il ne devait pas rapporter grand chose comme recette mensuelle à son patron ! )

    Pour en revenir à ce cher vieux juge qui croyait encore tout savoir sur la façon d'intimider les jeunes gens, ne sachant pas à qui il avait à faire, essayait de me faire dire que j'avais entendu, soit ( trois Bangs ) au lieu de deux que ma première affirmation disait être la bonne version. Il faut vous dire que ce chauffeur complètement abscons avait prit en sandwich entre notre 403 et sa Simca fourgonnette ( taule renforcée à l'époque ), le jeune conducteur d'une R5, ( taule très fine ), à l'arrêt, comme nous l'étions, nous-même, également. Ce pauvre jeune homme qui allait voir sa jeune femme venant d’accoucher à l’hôpital Fond Prés, Toulon, avait les deux jambes brisées. Moi, folle de rage, j’étais sortit ( avec mon coup du lapin : ce qui n’était pas prudent, mais heureusement, pas mortel ) de ma 403 et j'étais partis tout droit sortir le sale type bourré comme un ail de sa voiture en lui administrant des baffes pour lui remettre les idées en place et en l'admonestant d'une façon qui ne souffrait aucune réplique. Le coup que j'avais pris et qui, grâce à mon mari, était bénin sur le moment, avait empêché ma tête d'aller se fracasser sur le pare-brise. Elle m'avait, en réaction, rendue agressive, et l'état de nerfs où je me trouvais était la conséquence de mon état de choc. C’est mon mari qui est venu me calmer en attendant la police et l’ambulance pour le jeune homme et moi.

    Pour en revenir à mon juge qui du haut de son perchoir me regardait d’un air hautain, tenant absolument à me faire dire que j'avais entendu trois "Bangs" alors que taper dans une R5 à l'arrêt, puis envoyant cette petite voiture dans la notre ayant une carrosserie double, n’avait produit que deux "Bang". J'étais hors de moi et je signifiais au vieux juge, que la bien séance exigeait peut-être qu'on le respecta pour sa fonction, mais que je ne changerais rien de ce que j’avais déclaré dans le procès verbal. Devant ma petite personne, il persistait à tout prix dans sa version qui était fausse. Pour ma part, je donnais toujours la même réponse depuis le début de l'audience. Le juge ne sortait pas de ce qu’il voulait me faire admettre, et je n’en comprenais pas la raison. « trois "Bangs ?» Je lui signifiais du haut de mes 1 mètre 65 que s’il continuait dans son idée faussement exacte, je tournerais les talons et m'en irai sans plus de formalités. Comme il continuait et que j'avais l'impression qu'il m'embrouillait sciemment, je lui dis sur un ton qui n'admettait pas de réplique, qu'il ne me ferait jamais dire ce que je ne voulais pas dire et que je m'en irais de ce tribunal même si cela ne se faisait pas. Sur ces mots, je tournais les talons et m'en allais de la salle d'audience jusqu’à la porte du tribunal, faisant fit des magistrats en présence et des spectateurs effarés devant mon impertinence. Je fut interpellée aussitôt par le bedonnant juge antipathique à souhait qui, sur un ton péremptoire, me menaça :

    Si vous ne revenez pas à votre place sur l’instant, je vous inculpe d’insultes à magistrat, accompagnées d’une amende ! Revenez immédiatement à la barre, madame Nicolas ! Je lui répondis de l’endroit où je me trouvais que je ne reviendrais pas à ma place, s’il continuait à me forcer à dire ce qui, pour moi, était complètement faux, qu’il n’était pas sur les lieu de l’accident pour affirmer sa théorie. Mon aplomb le fit bégayer, et de colère, il était devenu tout rouge. Jean-Michel me supplia de revenir à la barre et de ne pas m’entêter sous peine d’amende et peut-être plus... Je revînt de mauvaise grâce parce que mon époux me le demandait et non le juge.

    Nous avons obtenu ce que je voulais concernant le compte rendu de l’audience : c’est à dire ( deux bangs et non trois ). Le conducteur de la Simca fourgonnette était, pour moi, un habitué des bouteilles d’alcool au volant. Je le signifiait au juge, arguant qu'il était inadmissible qu'il s'en tire sans amende, et sans aucune sanction. Qu'au lieu de tergiverser autour des bruits entendus au moment des impacts, le plus important était de le sanctionner, que ce n'était pas moi l'accusée mais lui ! Voilà maintenant que je lui dictait comment faire son métier ? J’ai cru que le vieux juge allait avoir une syncope. Peu m’importait son malaise : moi, je ne me départissais pas de mon semblant de calme.

    Pour le conducteur de la simca fourgonnette, je ne lui pardonnais pas ce qu’il avait fait sous l’emprise d’une ivresse prononcée et je lui signifiais mon mécontentement devant l’assistance. Une fois de plus, le juge s’en étouffait de rage devant mon indiscipline. La scène était devenue ubuesque. Néanmoins j’obtins gain de cause et gagnais mon procès avec une indemnisation conséquente pour mon coup du lapin où j’aurais pu perdre la vie. Il me reste quand même des séquelles !

    J’avais plaidé pour mon cas et malheureusement, je ne su jamais ce qu’il était advenu du jeune marié et de ses jambes brisées.

    Je ne supporte pas l’autorité qu'elle quelle soit ! Vu ce que j’ai enduré à cause de cet abus d’autorité employé par les bonnes sœurs, les familles d’accueil chez lesquelles je fus placée lorsque j’étais enfant. Ça laisse des marques : d’où mon caractère vindicatif. Je suis une insoumise à l’autorité ! Une rebelle ! Lorsque l’on veux me faire céder alors que je sais que j’ai raison ! Rien ne peut me faire changer d'avis !

    J’aime ce qui est juste ! Je suis une personne douce si l’on ne me cherche pas. Je suis prête à me mettre au milieu d’un couple qui se dispute dans la rue si la femme est malmenée : pareil pour des enfants ou des animaux. Je ne supporte pas l’injustice ! A chers amis(es) ! Je vous ai donné de la lecture ! MDR !

    N. GHIS

     

    Il ne m'arrive que des coups comme ça ! 


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    La légende de Guillaume Tell

     

    Qui n’ aime pas les pommes ?  Moi ! Je ne supporte pas les pommes et j’en mange que très rarement. C'est drôle les coïncidences ! Je vous parle de pomme, et justement, j'ai une anecdote à vous raconter au sujet des fameuses pommes. Je suis pourtant d'origine Normande même si je suis née à Paris !

    C'est une légende connue qui a beaucoup ravit les petits à l'époque où l'internet et autres babioles coûteuses pour les parents, n’existait pas. les enfants aiguisaient leur imagination avec la lecture : moi, la belle première.

    la chose dont je vais vous compter l'histoire, s’avère exacte en parlant de ce fameux fruit. Mais lorsque l'on aime pas les pommes, faut-il se forcer ? Et comme disait ma belle-mère qui était avec mon beau père, d’origine Espagnols, eux diraient :" Ça fait Télissia " ( frisson partout ) pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce mot.

    Je ne suis pas sûr de l'orthographe, car je croie que c’est du patois espagnol ; mais  je n'en suis pas sûr. Tant pis. (rire) HÉ ! Oui, la peau et la chair de la pomme me fait cette impression, surtout si c'est quelqu'un qui croque juste à côté de moi, cela me faire exactement l'effet d'un morceau de craie sur le tableau noir de mon enfance. Une fourchette qui racle une assiette avec ses piques, me fait également le même effet : au choix. HI!HI!HI ! En m’étendant sur la question, me voici en plein dans une histoire de pomme très connue.

    Qui connaît en entier la légende de Guillaume Tell ?

    Ah ! Pour les pomme ! Je n'aurai pas été copine avec ce monsieur quoi que lui, les mangeait ; mais il s'en servait aussi pour une autre raison :  il devait viser, simplement, en se servant de ce fruit, la tête de son fils qui devaient le faire tenir en équilibre sur le haut de son crane sans bouger : il y allait de sa vie !

    Pas amusant du tout, sans compter qu'à cette époque, il ne valait mieux ne pas avoir besoin des services des médecins qui n'étaient pas très doués quant à leur médecine traditionnelles s'il y avait à intervenir là où, en théorie, l’on s’attendait à ce que la pomme chute pour laisser place à un crane dépourvu de cheveux ou s’imprimait un chemin dégarni : œuvre que la flèche de Guillaume tell aurait dû laissé comme trace sanguinolente sur le pauvre cuire chevelu du jeune garçon qui avait prêté, bien à contre cœur, son bourrichon comme cible. Heureusement que son père ne devait pas louper son coup !

    Si le bon Guillaume Tell avait été obligé d’exécuté cet ordre qui venait du gouverneur (cruel personnage de l’époque), c’est qu’il n’avait pas le choix : il devait montrer son adresse à l’arbalète, étant le meilleur arbalétrier de son canton. Le gouverneur, pour corser la difficulté, avait poussé le vice à exiger que ce soit son fils qui se prête à ce jeux malsain.

    Le bon Guillaume Tell était très malin et ne voulant pas exposer le précieux crane de son fils à la cruauté du gouverneur, trouva une autre astuce si il arrivait malheur à son unique enfant déjà grand.

    A cette époque, la Suisse dépendait encore du Saint Empire romain germanique. Les gouverneurs qui étaient envoyés dans chaque canton suisse pour représenter l'autorité de l'Autriche, étaient de véritables tyrans. Le gouverneur Gessler, n'était pas connu pour sa compréhension et sa grande mansuétude. Déjà, certains des plus courageux des habitants, s'étaient réunis pour fomenter un complot visant directement le gouverneur en jurant de rendre la liberté à leur pays au prix de leur propre vie.

    Tenu au courant du projet contre sa personne par une taupe à son service, le gouverneur Gessler décida de vérifier la loyauté de son peuple. Sur la place publique, il fit hisser son chapeau au bout d'une perche et exigea que chacun saluât à chaque passage son couvre-chef aux couleurs de l'Autriche.

    Personne n'osa braver l'ordre du gouverneur, sauf Guillaume Tell qui passait, comme je vous l’explique plus haut, pour le meilleur arbalétrier du canton. Celui-ci refusa de saluer l'emblème. Il fut arrêté sur le champ et conduit devant le gouverneur Gessler qui décida de ne pas le mettre immédiatement en prison mais de lui lancer un défi. Il ordonna que Guillaume Tell  et une flèche place Walter, son fils, au pied d'un arbre, une pomme sur la tête, fit reculer le père de 100 pas et lui demanda de prouver qu'il était bien le meilleur arbalétrier du canton en transperçant la pomme.

    Dans un premier temps Guillaume refusa de s'exécuter mais fut finalement contraint d'obéir. Guillaume tira et transperça la pomme qui se coupa exactement en son milieu ; mais il avait gardé sous son pourpoint, une seconde flèche qu'il avait décidé de réservé au gouverneur Gessler au cas où son fils fut tué. Lorsque Gessler entendit de la propre bouche de Guillaume à quoi aurait servi la seconde flèche s'il avait loupé son seul fils, il se mit dans une épouvantable colère et ordonna que le père et le fils soient enfermés dans la forteresse de son château ; mais il fallait traverser le lac pour s'y rendre. Le gouverneur Gessler, accompagné de son escorte, embarqua avec les deux prisonniers et ses fidèles lieutenants. dans cette fameuse barque. Durant la traversée un orage éclata. il fut si violent que les bateliers implorèrent l'aide de Guillaume Tell et Gessler ordonna qu'on détacha Guillaume pour qu'il aide à manœuvrer la barque : il était aussi bon arbalétrier que canotier. Pas de chance pour le gouverneur et ses homme qui lui promit même, s'ils arrivaient à bon port, de les libérer, lui et son fils. Guillaume réussit à faire accoster la barque, mais il prit son fils et sauta sur le rivage en repoussant la barque vers le large.

     

    Aujourd'hui encore, ce lieu est nommé le « saut de Tell ». Un peu plus tard, Guillaume Tell tendit une embuscade au gouverneur Gessler et le tua de son arbalète avec la flèche dont il n'avait pas eu besoin lors de sa démonstration sur la tête de son fils. La nouvelle de l´action héroïque de Guillaume Tell se répandit vite dans les villages avoisinants. L´exploit de Tell confirma les habitants dans leur volonté ferme d´acquérir

    l'indépendance et la liberté. Pour certains, cet acte de rébellion mena à la création de la confédération suisse en 1921.

    Malheureusement, Guillaume Tell périt plus tard dans les flots d’une rivière furieuse en voulant sauver un jeune enfant qui était en train de se noyer dans ses eaux tumultueuses.

    Mais ceci n'est qu'une légende ! Qui croit encore à l'histoire de Guillaume Tell de nos jours ? C'est pourtant une histoire vrai : Guillaume Telle à bel et bien existé.

     

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  • Le chêne centenaire  

    Le chêne centenaire


    Du haut de sa montagne un arbre centenaire,
    Avec sa mine altière, dominait la campagne.
    Il avait grandit là, sous la voûte du ciel,
    En étendant ses bras pour toucher le soleil.

     

    Grand arbre, plein de sagesse, majestueux et beau
    Protégeait de son aile toutes sortes d'animaux;
    Mais, oublié des hommes, il espérait en vain
    Pouvoir, un beau matin, abriter un gamin.

     

    Notre arbre, malheureux du manque d'amour d'autrui,
    Espérait en les hommes et attendait l'ami ;
    Mais, il ne savait pas l'égoïsme du monde.
    Perché sur sa montagne il ignorait l'immonde.

     

    Pourtant il voulait voir les gens de la vallée.

    Il voulait les connaître, s'en faire des amis,

    Mais Prudence, la fée, ne voulait pas risquer

    La vie de son ami pour une simple lubie.

     

    Sa décision fût prise d'aller voir par elle-même

    Ce que les villageois pouvaient leurs réserver.

    Par une nuit sans lune d'une froidure extrême,

    Elle s'en alla laissant son ami désœuvré.

     

    Quand au petit matin elle arriva enfin,

    Son tout premier souhait était d'être invisible

    Pour pouvoir, à son aise, voir ses contemporains

    Sortir la carabine pour chasser les nuisibles.

     

    Elle voyagea sans trêve et fît tout le village.
    Vît un homme qui coupait du bois pour son chauffage.
    A la menuiserie, elle vît des arbres entiers
    Pour devenir des meubles, se faire découper.

     

    Elle vît le charpentier, le bûcheron et sa hache
    S'affairer sans remord à couper d'autres arbres.
    Jeunots et villageois s'appliquant à leur tâche,
    Pour Noël, eux aussi, coupaient de jolis arbres.

     

    Après bien des déboires et mûres réflexions,
    Prudence : la fée du chêne, prit une résolution.
    Il fallait vite partir sans même se retourner
    Et, pour ne pas souffrir, les humains, oublier.

     

    Il n'était pas souhaitable, pour son ami le chêne,
    Qu'il quitta sa montagne pour vivre auprès des hommes.
    Il serait bien vite couper pour prendre une autre forme,
    Sans même qu'on se soucia s'il avait de la peine.

     

    L'homme se voulait juste. l'homme se voulait doux;
    Mais il se détruisait et il détruisait tout.
    Sans bien se rendre compte des ravages qu'il causait,
    Tout en creusant sa tombe sans cesse il avançait.

     

    Après bien du dépit et très désappointée,
    Notre fée voyageuse réintégra son arbre,
    Rapportant avec elle, moult renseignements.
    Il fallu pourtant bien se rendre à l'évidence !

     

    Grand chêne comprit alors que l'air qu'il respirait,
    En haut de sa montagne était plus saint qu'en bas
    Et que le bûcheron, s'il s'en venait par là,
    De sa hache complice en bûches le réduirait...

     

    Il valait mieux qu'il reste là-haut, sur sa montagne,
    Protégé de tous maux, n'ayant pour seule compagne,
    Que son amie la fée le guidant dans ses choix,
    Entouré d'animaux qui habitaient ce bois.

     

    Grand chêne avait comprit que sa vie était là.
    Il savait, aujourd'hui, qu'il était à sa place.
    Sont rêve était de vivre sans qu'on trouva sa trace,
    Loin des bruits du village qui raisonnaient d'en bas.

     

    C’était un bon vieux chêne aux glands appétissants.

    Ce chênes centenaire voulait aimer les gens.

    S’occuper des humains sans connaître leur fond,

    Il voulait les comprendre : pas être moribond !

     

    Y’avait rien à apprendre des hommes et leurs penchants,

    Tuant pour leur plaisir tous ce qui est vivant.

    Car ils sont bien les pires prédateurs de la terre !

    Ils pensent d’abords à eux, plus qu’à notre univers.

     

    Il en est bien ainsi depuis la nuit des temps

    Malgré les tentatives de raisonner les gens.

    Il ne pensent qu'à eux, se servent en premier, 

    Détruisant peu à peu, la terre dans sa beauté.

     

    N. GHIS 

    Ps : Avez-vous remarquez que la plus par des gens en général, principalement ceux et celles qui ont un bac +++, qui sont journalistes, ou présentateurs ( féminin-masculin ) à la télévision, ne font plus les liaisons, escamotent les négations, et autres, lorsqu'ils parlent?

    Je ne sais pas vous ; mais moi, cela me dérange... 

     

     

    Le chêne centenaire


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  •  

     Proverbe 

    " L'heure, c'est l'heure!

    Avant l'heure, ce n'est pas l'heure.

    Après l'heure, ce n'est plus l'heure."

     

     

    Réflexion sur le temps qui passe...

     

    Temps ! Toi qui nous fais face ! Toi qui, de minute en seconde, nous fait vieillir un peu plus chaque jour qui s'additionne en une pyramide de bobos insignifiants qui prennent de l'importance au fur et à mesure que tu t'écoules insidieusement sur nos vie, sur notre peau et dans nos veines ! Toi qui, insensiblement nous mène aux portes de l'éternité. Ô Temps ! Toi si précieux ! Toi que nous gaspillons comme le ferait un enfant su plus beau de ses jouets ! Tu vas trop vite ! De nos heures constituées de secondes, de nos mois qui s'égrainent en années, tu nous prives de toi, tu nous prives de ce qui fait un des charmes de l'existence lorsqu'elle se fait douce; mais si tu de dérobes aux uns, tu te donnes aux autres: le nouveau né dans son berceau ! A peine ouvre t-il les yeux sur le monde, qu'il est déjà sous ton emprise ! La jeune fille pleine de fougue et d'énergie, encore une toute jeune femme bercée de rêves et d'illusions : à peine est-elle sortie de l'enfance, qu'elle s'entend souvent répéter par ses aînées, comme une rengaine qu'elle ne peut plus supporter parce que trop entendu, ces mêmes mots assommants dont elle n'a que faire:

    "- Oh, tu es jeune mon enfant ! Tu as la vie devant toi ! Tu as le temps ! "

    Le temps... Tout le monde sait que le temps passe très vite et qu'il n'est que très relatif ! Le temps n'est là que pour nous permettre de le fractionné et lui donner une consistance afin de le rendre visible à nos yeux. Le temps est quelque chose que l'homme ne peut dompter ! Le temps s'en va passe et fuit et contre ça, l'homme n'y peut rien !  Si nous ne lui avions pas donné une apparence en le divisant en secondes, minutes, heures, mois, années, il n'y aurait pas de présent ni de passé et encore moins d'avenir... Nous serions là, au même titre que les animaux et ce serait tout. L'homme à voulut, parce qu'il a une intelligence, le quantifier pour avoir un semblant de contrôle sur lui pour le maîtriser. Y est-il arrivé ? En apparence, peut-être... Je dis bien, peut-être ; mais en réalité, non. Nous ne faisons que le subir. C'est simple!

    Regardons les prisonniers. Ils perdent la notion du temps quand il sont en chambre d'isolement. Ils leurs faut faire des petits bâtons qu'ils quantifient par petits paquets de sept qu'ils gravent sur le mur de leur cellule pour ne pas oublier le nombre de semaines, ou mois  qu'ils sont enfermés... Ceci est bien la preuve de la relativité du temps qui passe.

    Ô Temps ! Toi, le temps ! Comme nous aimerions freiner ta course ! Le pauvre vieillard, lui, te consomme jusqu'à la limite de ses forces. Jusqu'à l'ultime étincelle de vie persistante en son regard éteint et fatigué. L'ultime souffrance, désespérance, indifférence, lassitude, solitude qu'il doit subir jusqu'à son dernier souffle. Les douleurs qu'il ressent au plus profond de son être, quelles soient dû à la solitude, qu'elles soient physiques ou psychologiques ou les deux en son corps engourdit, il ne les accepte plus. Le pauvre vieux se racornit et se tasse... Les os de ses jointures rouillées grincent, ses cartilages et tendons lui disent que le grand sablier de la vie qui chronomètre la longue marche des vivants, pour lui, s'est presque entièrement dévidé. Qu'il lui est compté. Qu'il n'a plus rien à faire sur cette terre que de tirer sa révérence. Que pour lui, le temps est derrière lui.

    Pourtant, le temps, l'existence à du bon sous ton aile ! Nous aimons la vie ! Malgré nos malheurs, nos peines et nos désillusions, nous ne pouvons ni ne voulons (certainement par peur de ce qui nous attend de l'autre côté du miroir) nous résoudre à t'abréger. Tu es le temps. Tu es incompressible, incontrôlable et perpétuel. Ta cadence est régulière et ininterrompue depuis le commencement du monde et sans doute n'était-tu  que néant avant la naissance de l'humanité. Rien n'échappe à la règle ! Nous ne sommes que de simples voyageurs qui, une fois embarqués dans le train de la vie, devrons attendre et redouter le moment fatidique où celui-ci ralentira pour, enfin, s'arrêter et laisser descendre les passagers n'ayant qu'un aller simple pour un voyage sans retour. Tu ne nous laisses guère le choix d'entrevoir aucune autre alternative qui vaillent vraiment la peine de continuer notre route. Jusqu'à l'arrêt complet du convoi. Nous qui sommes désillusionnés, désabusés, vieillis par nos divers choix de vies, nos parcours hasardeux, nos erreurs... Si fatigués, nous en arrivons à regretter le moment fatidique où nous devrons descendre sans nous retourner pour nous en aller vers d'autres ailleurs. Nous, grands voyageurs de l'inconnu, ne te subissons que l'espace d'une vie ; mais c'est encore trop peu ! Trop peu pour avoir eu le temps de tout faire ! Que notre vie soit douce, longue, courte et cruelle, nous ne pouvons ni ne voulons nous dérober à ton emprise et si l'envie nous effleure de t'écourter, l'espérance de jours meilleurs ( faisant partie, pour certains, de la peur que nous avons d'accomplir le geste fatal nous conduisant au sommeil éternel ) nous fait reprendre courage pour accomplir le reste de notre route constituant notre destiné qui nous est personnellement impartie, ce qui nous fait cheminer, malgré notre peur de la dame à la faux, dans les dédales incommensurables de ton être impalpable... Nous gravissons les marches de l'escalier de notre existence sans bien nous rendre compte que tu nous emmènes aux portes du néant. L'échelle de Jacob est longue et pourtant si courte ! Il est trop tard ! Trop tard, lorsque nous, nous apercevons que ton empreinte s'inscrit en marques profondes sur nos visages encore jeunes ! Trop tard, lorsque, au bout d'un faux pas, nous désirons faire marche arrière! Faire le chemin à l'envers ! Recommencer sa vie ! Une seule fois sa vie! Qui n'a pas rêvé de repartir à zéro? Cela peut nous laisser songeurs... Mais le train de la vie ne va jamais à reculons ! Et toi, le temps, tu ne te prêtes pas à ce petit jeu ! Pourtant, je n'ai pas assez goûté aux simples joies de l'existence, aux doux plaisirs de connaître une enfance heureuse pour que tu te permettes de mettre des rides sur mon front encore enfantin ! Non!  Je n'ai pas assez vécu ! Frustrée de mes années tendresse autant que celles de mon adolescence, je me les considère comme dues ! Je refuse que tu abrèges mes jours sous prétexte de maladies, d'accidents ou de toutes autres fatalités qui pourraient écourter mon passage en ce monde ! Je m'octroie le droit de revendiquer mes années manquantes que j'ai effectué sans bien me rendre compte que ma fuite en avant était déjà commencée.

    — " J'attends de toi de l'indulgence ! Je n'ai que trente ans ! Ou bien trente cinq ou encore quarante ! Ou peut-être cinquante ! Pas tout à fait cinquante ? Ah ! Oui ! Quand même cinquante ! NON ! Soixante ?! Que ça passe vite ! Aller ! Pour faire bonne mesure, soixante cinq! Qui dit que je n'en ai pas soixante huit?... Je navigue donc sur les vagues de ces eaux là? Sur les vagues de la cinquantaine ? Ou bien de la soixantaine ? Peut-être même soixante dix ans ?! Qui le croirait ? "

    Je n'ai pas l'âge de mes artères ! On ne me donne pas l'âge de mes artères ! Dans ma tête, j'ai vingt ans ! Oui ! J'ai vingt ans ! De la clémence, tu n'en as pas ! Indifférent à mes exigences, à mes petits bonheurs, petits tracas, petites espérances ou désespérances, tu passes sur ma vie sans te soucier des effets dévastateurs que tu traces sur mon corps qui hurle sa jeunesse pas tous les pores de sa peau ! Chaque fois qu'une nuit s'achève, lorsque mon miroir reflète mon image, je les remarque ces traits bouffis, fatigués où d'infamantes petites rides, pendant que je dormais, se sont installées sans complexe, en sournoises au coin de mes yeux, au dessus de ma bouche charnue, juste sous mon nez, au dessus de ma lèvre supérieur, aux commissures de mes lèvres encore lourde de sensualité, sans oublier le terrain propice et privilégié de mon cou encore ferme, invisiblement mais légèrement flasque qui voudrais encore se payer le luxe de refuser d'accueillir la naissance du petit double menton hypocrite et dernier né des dégradations biologiques et temporelles dont sont constituées nos cellules et dont nous sommes les victimes non consentantes...

    Bientôt, avec une insistance non dissimulée, mon petit double menton se sera installé pour de bon, bien décidé de tenir compagnie à ces sournoises demoiselles qui, chaque jour un peu plus, gagnent du terrain en surface et en profondeur sur ma peau, en apparence, toujours lice et veloutée ; mais de plus en plus luisante de crème anti-rides.

    Pourquoi, le temps ? Dis-moi pourquoi, lorsque de petites joies nous inondent, sembles-tu passer si vite sur nos petits bonheurs ? Et pourquoi prends-tu tout "ton temps" pour passer sur nos regrets, nos remords, nos silences lourds de tous les sous-entendus inavouables qui nous font mal et nous rongent, ce qui nous épuisent à petits feux? J'ai bien peur que tu ne puisse pas y changer grand chose ! La relativité du temps est très subjective ! Ce n'est qu'une impression dans la durée de notre vie ! Le temps n'est qu'une simple illusion et bien sûr, il est est le temps perdu que l'on ne peut rattraper parce que "Le temps perdu ne se rattrape jamais plus..."

    N. Ghis.

    Le temps perdu...

    Texte écrit en 2016

    Hurlements intérieurs : fiction 

     


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